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FACE À LA MÈRE

Jean-René Lemoine • Alexandra Tobelaim
Chœur d’hommes et trio rock. Trois comédiens et trois musiciens dans un même élan pour dire l’amour d’un fils à sa mère disparue

Face à la mère est un chant d’amour d’un fils à sa mère. C’est aussi une quête de réconciliation par delà la mort. Le texte de Jean-René Lemoine nous conduit vers la lumière, en nous plongeant dans la douleur de l’absence. Il nous fait entendre le vertige de la perte, la complexité de raccommoder le présent et un passé à jamais révolu. Un passé nourri de non-dits, de silences respectueux. Une grâce et une félicité infinies s’en dégagent.
À travers une histoire intime et singulière, Face à la mère offre une traversée dans cette peur unique, viscérale : la mort de la mère. Cette pièce réussit à faire d’un sujet tabou, aussi tût, une œuvre lumineuse et sans pathos. Il est rare d’aborder un tabou avec apaisement. C’est la force de Face à la mère.
Dans son rapport aux spectateurs et au plateau, cette écriture n’induit aucune provocation. Elle se pose délicate, profonde, va chercher les mots les plus justes et les images les plus vibrantes pour exposer cette traversée du souvenir douloureuse et salvatrice.
Mais ce texte n’est pas uniquement le témoignage d’un deuil, il se situe au delà. C’est un poème qui nomme la complexité du rapport mère-fils. Il décortique ce rapport complexe, singulier pour chacun et commun à tous les garçons, fait de liens invisibles qui se meuvent au grès du temps, de l’enfance à d’adolescence, puis à l’âge adulte. Il nomme simplement l’impossibilité de dire l’amour et la haine qui nous relie à la mère. L’enchevêtrement de ces sentiments est, ici, dénoué, apaisé. Comme si la mort nous permettait de prendre cette distance là, de pouvoir enfin déposer les armes et d’abandonner notre pudeur.

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NOTE D’INTENTION D'ALEXANDRA TOBELAIM

J’ai découvert l’écriture de Jean-René Lemoine à travers une courte pièce : Atlantides. J’ai été séduite par son écriture qui invente les contours d’un monde qui ne ressemble à aucun autre. Elle est poétique et semble parfois sortie d’un autre temps, d’une époque révolue qui s’échoue dans la nôtre pour réveiller des mythologies nouvelles. Elle s’affirme dans sa singularité. J’y ressens aussi une quête des sonorités sans jamais abandonner le sens. Cela faisait longtemps que je n’avais pas été percutée par une écriture et un univers.

Après avoir lu Face à la mère, son écho ne me quittait pas. Une résonance particulière s’est opérée à mon insu. J’y revenais, happée par le sujet, la rondeur des mots et leur simplicité. Et puis un geste répété dans cette pièce me hantait : « VOTRE MAIN SUR MES YEUX ». Monter cette pièce, c’est, dans mon travail, le prolongement de mon questionnement sur les rituels de deuil et sur ce lien aigu qui relie les vivants et les morts.
À travers cette pièce, je tente une échappée vers la poésie. Je pars à la recherche d’une théâtralité qui nous rende intégralement sensibles et poreux. Une « communion » sensible entre le plateau et les spectateurs, entre les acteurs et cette assemblée silencieuse, comme la nomme Jean-René Lemoine, pour tenter de nouer quelque chose par-delà la représentation : une réconciliation. Un apaisement.

Jean-René Lemoine a écrit cette pièce quelques années après l’assassinat de sa mère à Haïti. Elle est donc bâtie sur une histoire vraie. Pour donner à cette histoire personnelle la portée commune qu’elle revêt, j'ai confié cette parole à un chœur de trois jeunes hommes. Ils se dévoilent à travers les mots de Jean-René Lemoine pour parler de leur rapport à la mère. C’est un trio solidaire de l’histoire qu’ils racontent, leurs identités s’entremêlent, se dédoublent. Il s’agit ici de jouer avec les perceptions, de ne pas découper le texte pour résoudre des questions de sens, mais de distribuer la parole, de travailler sur le rythme et sur la sensation. Nous convoquons ainsi la figure du choeur pour naviguer entre le drame intime et ce rapport à la mère vécu d’une façon universelle.

S’entremêlent musique, parole et chanson pour jouer avec les perceptions des spectateurs. Dans ce projet, la musique est un outil pour accéder à une émotion plus immédiate, plus directe, afin que ces mots puissent atteindre directement les spectateurs, leur corps, leurs êtres, qu’ils abandonnent la pensée. La musique est centrale, elle aimante la parole. Elle est jouée en direct. Les acteurs portent le texte. Le texte est mis en chanson et chanté par les musiciens. La voix est utilisée dans toutes ses dimensions pour nous faire parvenir ce « shot » de sensible.

— Alexandra Tobelaim

INFORMATIONS MESURES SANITAIRES ANTI COVID
La présentation du pass vaccinal est obligatoire pour assister à ce spectacle. Plus d'informations ici

théâtre
Dates
ven 4 février 2022 - 20:30
Lieu
Espace Simone Signoret
01:30
Tarif
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distribution

Texte Jean-René Lemoine
Mise en scène Alexandra Tobelaim
Création musicale Olivier Mellano
Scénographie Olivier Thomas
Lumières Alexandre Martre
Travail vocal Jeanne-Sarah Deledicq
Costumes Joëlle Grossi
Régie son Émile Wacquiez
Avec Astérion (contrebasse), Yoann Buffeteau (batterie), Stéphane Brouleaux, Lionel Laquerrière (guitare et voix), Geoffrey Mandon, Olivier Veillon

Production : Compagnie Tandaim/Alexandra Tobelaim • Coproduction : Théâtre du Jeu de Paume (Aix en Provence), Réseau Traverses Association de structures de diffusion et de soutien à la création du spectacle vivant en région Provence Alpes Côte d’Azur, Pôle Arts de la Scène – Friche la Belle de Mai, Théâtre du Grand Marché Centre Dramatique de l’Océan Indien, Théâtre Durance Scène conventionnée-Château-Arnoux/Saint-Auban, Théâtre Joliette Scène conventionnée pour les expressions contemporaines, La Passerelle Scène Nationale de Gap et des Alpes du Sud • Avec le soutien de l’ADAMI, de la SPEDIDAM, du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques – DRAC et Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et du CENTQUATRE-PARIS • La compagnie Tandaim est conventionnée par la Direction Régionale des Affaires Culturelles Provence-Alpes-Côte d’Azur et par la Ville de Cannes. Elle est soutenue par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et par le Conseil Départemental des Alpes-Maritimes • Le texte de Face à la mère est publié aux Solitaires Intempestifs.

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