Dans cette tentative de réconciliation par-delà la mort, ils nous racontent une enfance. Avec cette sourdine farouche qui nous mène à nous-mêmes. Les voix portées par la musique d’Olivier Mellano s’entremêlent, se superposent en une épiphanie organique.
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NOTE D’INTENTION
J’ai découvert l’écriture de Jean-René Lemoine à travers une courte pièce : Atlantides. J’ai été séduite par son écriture qui invente les contours d’un monde qui ne ressemble à aucun autre. Elle est poétique et semble parfois sortie d’un autre temps, d’une époque révolue qui s’échoue dans la nôtre pour réveiller des mythologies nouvelles. Elle s’affirme dans sa singularité. J’y ressens aussi une quête des sonorités sans jamais abandonner le sens. Cela faisait longtemps que je n’avais pas été percutée par une écriture et un univers.
Après avoir lu Face à la mère, son écho ne me quittait pas. Une résonance particulière s’est opérée à mon insu. J’y revenais, happée par le sujet, la rondeur des mots et leur simplicité. Et puis un geste répété dans cette pièce me hantait : « VOTRE MAIN SUR MES YEUX ». Monter cette pièce, c’est, dans mon travail, le prolongement de mon questionnement
sur les rituels de deuil et sur ce lien aigu qui relie les vivants et les morts.
À travers cette pièce, je tente une échappée vers la poésie. Je pars à la recherche d’une théâtralité qui nous rende intégralement sensibles et poreux. Une « communion » sensible entre le plateau et les spectateurs, entre les acteurs et cette assemblée silencieuse, comme la nomme Jean-René Lemoine, pour tenter de nouer quelque chose par-delà la représentation : une réconciliation. Un apaisement.
Jean-René Lemoine a écrit cette pièce quelques années après l’assassinat de sa mère à Haïti. Elle est donc bâtie sur une histoire vraie. Pour donner à cette histoire personnelle la portée commune qu’elle revêt, j'ai confié cette parole à un chœur de trois jeunes hommes. Ils se dévoilent à travers les mots de Jean-René Lemoine pour parler de leur rapport à la mère. C’est un trio solidaire de l’histoire qu’ils racontent, leurs identités s’entremêlent, se dédoublent. Il s’agit ici de jouer avec les perceptions, de ne pas découper le texte pour résoudre des questions de sens, mais de distribuer la parole, de travailler sur le rythme et sur la sensation. Nous convoquons ainsi la figure du choeur pour naviguer entre le drame intime et ce rapport à la mère vécu d’une façon universelle.
S’entremêlent musique, parole et chanson pour jouer avec les perceptions des spectateurs. Dans ce projet, la musique est un outil pour accéder à une émotion plus immédiate, plus directe, afin que ces mots
puissent atteindre directement les spectateurs, leur corps, leurs êtres, qu’ils abandonnent la pensée. La musique est centrale, elle aimante la parole. Elle est jouée en direct. Les acteurs portent le texte. Le texte est mis en chanson et chanté par les musiciens. La voix est utilisée dans toutes ses dimensions pour nous faire parvenir ce « shot » de sensible.
Alexandra Tobelaim
Texte Jean-René Lemoine
Mise en scène Alexandra Tobelaim
Création musicale Olivier Mellano
Scénographie Olivier ThomasLumières Alexandre Martre
Travail vocal Jeanne-Sarah Deledicq
Costumes Joëlle Grossi
Régie son Émile Wacquiez
Avec
Astérion Contrebasse
Yoann Buffeteau Batterie
Stéphane Brouleaux
Lionel Laquerrière Guitare et voix
Geoffrey Mandon
Olivier Veillon
Production : Compagnie Tandaim/Alexandra Tobelaim
Coproduction : Théâtre du Jeu de Paume (Aix en Provence), Réseau Traverses Association de structures de diffusion et de soutien à la création du spectacle vivant en région Provence Alpes Côte d’Azur, Pôle Arts de la Scène – Friche la Belle de Mai, Théâtre du Grand Marché Centre Dramatique de l’Océan Indien, Théâtre Durance Scène conventionnée-Château-Arnoux/Saint-Auban, Théâtre Joliette Scène conventionnée pour les expressions contemporaines, La Passerelle Scène Nationale de Gap et des Alpes du Sud.
Avec le soutien de l'ADAMI, de la SPEDIDAM, du Fonds d'Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques – DRAC et Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, et du CENTQUATRE-PARIS.
La compagnie Tandaim est conventionnée par la Direction Régionale des Affaires Culturelles Provence-Alpes-Côte d'Azur et par la Ville de Cannes. Elle est soutenue par la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur et par le Conseil Départemental des Alpes-Maritimes.
Le texte de Face à la mère est publié aux Solitaires Intempestifs.
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